Droit français, droit allemand : en parallèle à tout moment !

LE CURSUS EN SCIENCES JURIDIQUES 
PARIS OUEST NANTERRE LA DEFENSE / POTSDAM

Le cursus en sciences juridiques Paris Ouest Nanterre La Défense – Potsdam est l’un des plus anciens programmes franco-allemands. Il accueille près de 300 étudiants, licence et master réunis.

Simultanéité et flexibilité
Parmi la douzaine de cursus de droit placés sous l’égide de l’UFA, quelle est la spécificité du programme Paris Ouest – Nanterre ? La simultanéité, d’abord, comme l’explique Stéphanie Dijoux, coordinatrice du cursus niveau licence : «Ici, on étudie les droits français et allemand en parallèle, tout au long du parcours et où que l’on soit. Ainsi, le droit des familles en France et en Allemagne intervient dans la même année universitaire. Ce n’est pas le cas dans tous les cursus ». Nanterre offre ainsi une trentaine de cours de droit allemand, tenus par des professeurs allemands, et réciproquement à Potsdam. 

Romuald a obtenu son diplôme de master en 2009 et souhaite poursuivre avec une thèse : « Ce que j’aime dans ce cursus, c’est le recul que l’on peut prendre par rapport au droit. Un étudiant normal en droit franco-français a le nez collé dessus, si je puis dire. Il imagine mal que les solutions trouvées ailleurs à un problème identique puissent être différentes. Cela permet aussi de voir l’impact de l’UE sur les droits français et allemand. On va au-delà de la connaissance stricte du droit. Car il n’y a pas d’absolu en la matière, chaque législation a son approche propre

Sabine renchérit : « Un juriste allemand qui fait autre chose que du droit allemand s’ouvre l’esprit. Ça apporte vraiment quelque chose dans la vie professionnelle mais aussi personnelle. » Etudiante allemande en M2, elle est venue en France pour sa  L3, et n’en est jamais repartie... « Normalement, je devrais être à Potsdam en ce moment. Mais je voulais absolument rester ici après mon master et travailler dans une ONG. Alors je me suis arrangée avec l’équipe pédagogique».
C’est l’autre spécificité de ce programme : la flexibilité. « On n’impose pas à nos étudiants l’endroit où ils étudient, assure Stéphanie Dijoux. Cette souplesse est possible car on étudie dans les deux villes la même chose en même temps. »

Une licence à géométrie variable
Seule barrière d’accès à la licence: le test de langue. Sur les 80 à 100 étudiants admis chaque année, seuls les mieux classés au test se voient offrir la possibilité de partir à Potsdam pour leurs deux premières années d’études. Certains refusent, bien souvent par crainte de se retrouver seul à l’étranger.
En 2004, Romuald a choisi de faire le grand saut : « Là-bas, la promotion et la faculté sont à taille humaine. C’est beaucoup moins déroutant que d’arriver dans un amphi de 700 personnes à Nanterre ! explique-t-il. De plus, l’encadrement y est excellent. » Sans compter l’entraide réciproque avec les étudiants allemands du cursus, qui font également leur L1 et L2 à Potsdam et assistent aux mêmes cours.
Le reste du groupe français, resté à Nanterre, bénéficie des mêmes enseignements, en plus des cours d’allemand juridique. En L3, tout le monde change de place : les étudiants de Paris partent en Allemagne, tandis que la promotion de Potsdam (Français et Allemands réunis) s’installe en France. 

Un master selon le projet de chacun
Le master accueille entre 70 et 80 étudiants. La plupart sont issus de la licence Paris Ouest – Potsdam, mais pas seulement. Les étudiants venus de l’extérieur ont souvent obtenu une autre licence juridique franco-allemande. D’autres encore ont suivi un parcours purement „national“ mais ont validé, grâce à un séjour Erasmus, un certain nombre de matières juridiques dans l’autre pays. Dans tous les cas, l’admission reste soumise à un test de connaissance individualisé, établi par l’équipe pédagogique en fonction de chaque profil.
En M1, les étudiants choisissent librement Paris ou Potsdam, selon leur projet professionnel. Le M2, quant à lui, se fait en principe en Allemagne. Les étudiants français peuvent alors combiner leur master avec un LLM*, diplôme allemand en droit allemand. Quant aux Allemands, certains arrêtent à la fin du M1 pour préparer leur premier Staatsexamen

Les débouchés professionnels sont les mêmes que pour tous les cursus de ce type : avocat, juriste en entreprise, etc. A une nuance près : « Généralement, le droit franco-allemand concerne surtout le droit des affaires, note Stéphanie Dijoux. Notre filière droit international et européen permet aussi de travailler en ONG ou pour l’UE ». Le master s’est d’ailleurs récemment doté d’une option trilingue : en M1 ou en M2, les bons étudiants peuvent désormais intégrer à leur cursus franco-allemand un séjour d’un ou deux semestres dans un pays tiers.

* LLM : Magister Legum

Pour plus de renseignements sur la formation:
 - consulter le site du cursus: http://www.droit-fr-all-paris-ouest.fr
Pour en savoir plus sur la vie étudiante et contacter les diplômés :
- consulter le site de l’Acfa, association des diplômés du cursus, sur le site www.acfa.eu


Article rédigé par Gaelle Dietrich 
 

Commentaires