Viel Mut, chapitre IV : Le choc culturel inversé


Vous savez ce qu'est le choc culturel ? Ce dépaysement que l'on connaît lorsqu'on arrive en territoire étranger. Mais connaissez-vous le choc culturel inversé ?
J'ai choisi de passer mes vacances en France. On s'en fout, vous allez me dire. Certes. Mais c'est l'occasion pour moi d'exprimer un concept que certains d'entre vous ont certainement déjà vécu : le choc culturel inversé.
Ce terme, hautement pas scientifique, décrit pour moi un sentiment ambigu que je souhaite psychanalyser avec vous : le fait de sentir un choc culturel lorsque l'on revient dans son propre pays, sa propre culture, après avoir vécu un certain temps à l'étranger. Ce principe n'est évidemment pas nouveau mais concerne probablement de plus en plus de jeunes de notre génération Erasmus. Quels sont mes différents symptômes de ce phénomène étrange ?
1. La langue : c'est quand même assez dingue, mais la plupart des gens parlent français en France (La Palice dédicace). En Allemagne, automatiquement, on développe un radar à Français. Dans le métro berlinois, mon oreille exercée détecte automatiquement les conversations dans la langue de Molière et de MC Solaar. Alors forcément, débarqué à Paris, le radar explose, il faut absolument l'éteindre rapidement sous peine de mal de crâne aigu. Petit souci : au bout d'un moment le radar se remet en route automatiquement : mon oreille repère les conversations en allemand.
2. La musique : La musique française, vous connaissez. Vous aviez embarqué une tonne de Gigaoctets de MP3 en Allemagne, voire même quelques CDs et en plus vous avez acheté le dernier CD de ZAZ. Sauf que quand vous revenez en France, vous tombez sur la musique que vous connaissez mais à laquelle vous ne vous attendiez pas. Vous tournez le bouton de la radio : "Et maintenant sur RFM : Envole-moi de Jean-Jacques Goldman". Oh, 15 ans que je l'ai pas entendue. Zap. " Le nouveau son de Sexion d’assaut sur Skyrock". Oh ! Skyrock, toute mon enfance. J'étais même tout sourire en entendant Les démons de minuit en soirée.
3. La bouffe : certes, c'est un cliché, mais on n’y coupe pas. Déjà, en France, tu vas à Carrefour ou Leclerc et tu te rappelles tout de suite la différence entre un "hypermarché" et une supérette Lild au coin de la rue. Des rayons de yaourts de trois kilomètres. Et tu redécouvres toutes les marques que tu croyais disparues : des BN ! Des paniers de Yoplait ! Des pâtes Lustucru !
Enfin, le choc culturel inversé, c'est quand tu es devenu l' "Allemand". En Allemagne, c'est simple, quoique tu fasses, intégration réussie ou pas, tu es et tu restes Le Français. Mais quand tu reviens en France, être Français n'a vraiment rien de particulier. Du coup, c'est quoi ta particularité ? Bah, tu vis en Allemagne. Alors, on te demande "Et c’est la même chose chez vous en Allemagne ?". Le pire, je crois, c’est d’avoir entendu un jour : « Dis donc, tu viens d’où, toi ? Tu as un petit accent quand tu parles français, non ? ». Argh…

Article rédigé par Sébastien Vannier

Commentaires

  1. je me sens toujours davantage allemande plus de 40 ans aprés...bon j'y retourne souvent
    j'y ai travaillé aprés la réunification
    suis dans mon village de l'ile de france depuis 19 ans maintenant tout mes amis le savent le ressentent et finalement aiment bien ma facon déetre ;;;un peu allemande
    mais parfois en allemagne je la joue a la francaise par exemple traverser en dehors des clous...mais ici un pieton devant un passage pieton remercie l'automobiliste qui s'arrete moi souvent....ainsi j'ai droit a un sourire mais je rale quand ils traversent n'importe comment et pire encore qu'ils se garent n'importe et laissent le moteur tourner...ici je suis trés copine avec la police municipale
    ils n'auraient pas beaucoup de boulot si tous etait comme moi...

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  2. Ich sehe schon hier sind waschechte Deutsch-Franzosen unterwegs...Deutsche Franzosen, sowie ich als französische Deutsche bezeichnet werden könnte...
    Ein Phänomen, dem man sich plötzlich konfrontiert sieht ohne zu wissen, was da eigentlich passiert ist…Auf einmal bemerkt man typische Eigenschaften der anderen Kultur an sich und fragt sich: Wie kann das denn sein? Die Vorurteile eines typischen Franzosen werden von einem Deutschen bedient, oder in umgekehrter Richtung, ein Franzose, der die charakteristischen Merkmale eines Deutschen trägt. Konkret sieht das dann so aus: Ein Franzose, der plötzlich bei einer roten Ampel stehen bleibt und wie es so schön beschrieben wurde der beste Freund der Polizei wird und ein Deutscher, der chronisch zu spät kommt und somit den Stereotyp „Franzose“ darstellt.
    In Deutschland ist man Franzose, in Frankreich ein halber Deutscher und andersrum…Wie bitte?
    Ja, was am Anfang Verwirrung stiftet, endet letztendlich doch mit der Erkenntnis um Vieles bereichert worden zu sein, denn man hat das Glück, sich immer das Beste aus den zwei Kulturen rauszupicken.
    Quel bel effet! Da nimmt man doch die kleine Verwirrung und den umgekehrten Kulturschock gerne in Kauf!
    Vielen Dank an Sébastien Vannier, der dies so eindrücklich dargestellt hat sowie an Veronique, die dies noch so passend ergänzt hat!

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