Entretien avec Daniel Kozole, responsable du service recrutement et gestion de carrières du Crédit Agricole de Lorraine, Nancy

Cette année, l’entraînement interculturel à la candidature (EIC) de l’UFA se déroulait à Forbach, et ceci pour la première fois en coopération avec un partenaire privé : le Crédit Agricole en Lorraine. Daniel Kozole, responsable du service recrutement au CA en Lorraine, était de la partie : comme expert, il aidait les étudiants à se préparer à cette situation cruciale à laquelle ils feront face un jour. Se tester en atelier lors de l’EIC est dès lors un plus. Pour l’UFA, M.KOZOLE dispensait ses conseils pour les entretiens d’embauche.



 UFA : Monsieur KOZOLE, en tant que spécialiste du recrutement, vous créez un lien pratique à l’EIC. A quoi faites-vous particulièrement attention pendant les entretiens d’embauche?

KOZOLE : Disons qu’au-delà des cursus de formation, et la motivation des candidats, ce qui m’intéresse en tant qu’employeur est toujours la question « Pourquoi ? » Cette question, on peut la décliner à l’infini : pourquoi ce cursus, pourquoi cette entreprise, pourquoi ce travail, pourquoi cette décision etc. 

UFA : Et y-a-t-il une réponse magique ?

KOZOLE : Bien sûr que non, les entretiens d’embauche sont très individuels et  diffèrent en fonction des postes, et des candidats. Mais dans une logique plus générale, ce que nous, les employeurs, voulons apprendre d’un candidat,  c’est si l’on a à faire à une personne qui a préparé son projet professionnel ou qui postule pour ce poste par hasard. La motivation se cache toujours derrière les réponses et donc, l’entretien nous permet de différencier dans un premier temps deux types de candidatures. Aussi: nous sommes bien conscients qu’un entretien génère du stress et ne représente pas immédiatement la personnalité du/ de la candidat/e. Nous essayons toujours de les mettre à l’aise par un sourire ou une petite conversation. Si quelqu’un est nerveux, ca ne veut pas dire que la personne n’a pas un bon  relationnel. Notre tâche est de briser la glace, pour voir si la personne correspond au profil et nous semble motivée et adéquate.

UFA : Donc il faut démontrer sa motivation par-dessus tout?

KOZOLE : Mon conseil aux étudiants ou jeunes diplômés est toujours : « Soyez naturels ». Car si on gonfle trop son profil, ça va se sentir. Et bien sûr, le diplôme est très important ; c’est ce qui est l’élément d’évaluation du début de carrière professionnelle. 

UFA : Et en ce qui concerne le franco-allemand : de quelle manière profite une banque comme le CA des candidats ayant des compétences interculturelles ?

KOZOLE : L’importance de la diversité dans le monde professionnel a énormément augmenté : la diversité d’opinion, de pratique, d’expérience, de convictions est un atout pour tous les employeurs, aussi pour nous.  Et je suis convaincu que si un candidat est capable de comprendre plusieurs systèmes et mentalités, cela se manifestera dans de situations très concrètes. Pour une banque en particulier, ils connaissent déjà les grandes différences entre la France et l’Allemagne quant à la relation à la banque : En France, on a par exemple l’habitude des chèques bancaires et des cartes de crédit, les Français n’ont pas beaucoup de liquide dans leur poche ! En Allemagne, par contre, on préfère plutôt les virements bancaires, l’argent reste une affaire « taboue», il est nécessaire de créer une véritable relation de confiance. Donc, dans le quotidien,  le besoin d’employés biculturels est grand : l’interculturalité permet de mieux cerner les besoins des clients, une tâche clé dans le marketing et le service. 

Propos recueillis par Julia Zorn





Commentaires

  1. Je vous félicite pour le choix du sujet et pour la qualité de l'écriture,un article bien développé et qui va surement plaire à tous les internautes qui auront la chance de tomber sur un tel article..merci à vous !!

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