Des oiseaux plein la tête


En ce mois de mars qui débute, tout Berlin attend sa métamorphose annuelle avec l’arrivée imminente du printemps. Notre chronique linguistique, Vasistas, va vous donner des ailes.

Texte | Régine Mazion

Parce qu'une hirondelle ne fait pas le printemps, dont déjà nous rêvons, voici plusieurs oiseaux… Eine Schwalbe macht doch keinen Sommer! (Une hirondelle ne fait pas l'été).
Optimisme encore plus béat outre-Rhin ? Tout vient du fabuliste grec Esope raillant un homme qui, à la vue d'une hirondelle, ôte trop tôt son manteau.  S'inspirant aussi d'Aristophane dans Les Oiseaux, les Allemands se gardent de Eulen nach Athen tragen  (porter des chouettes à Athènes), déjà protégées par celle de la déesse Athéna ou de porter de l'eau à la rivière. Il faudrait pour cela avoir une araignée au plafond en France ou bien, outre-Rhin, einen Vogel (avoir un oiseau) ou encore eine Meise im Ohr haben (avoir une mésange dans l'oreille), ce qui est tout de même plus chouette, car c'est si poétique un petit grain de folie ! On est alors ein Glücksvogel, un chanceux, souris-moi, mein Spatz, Mon Chéri (mon moineau) et le monde aussi !
Mais si der weiße Rabe (le corbeau blanc) ou l'oiseau rare ou le merle blanc ne s'est pas pointé, alors tu es ein Pechvogel (un malchanceux), qui néanmoins ne porte pas la poisse aux autres comme l'oiseau de malheur. Prends donc ce que la vie t'offre !
Besser ein Spatz auf der Hand als eine Taube auf dem Dach! (mieux vaut un moineau dans la main qu'une colombe sur le toit). Un bon tiens vaut mieux que deux tu l'auras !
                                                                          

Article extrait du numéro actuel de BERLIN POCHE (Mars 2012 - #38)
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