Berlinale : déroulez le tapis rouge

Le festival du film de Berlin, c’est tapis rouge, films toute la journée, cocktails et paillettes. A cela s’ajoute, pour les membres des différents jurys, une bonne dose de travail et de concentration. Ce fut le cas de Théophile Foucart, étudiant du double cursus IEP Rennes- KU Eichstätt-Ingolstadt et membre d’un jeune jury franco-allemand pendant ce festival.



Matt Damon, Hugh Jackmann, Nina Hoss, Catherine Deneuve… Cette année encore, le tapis rouge de la Berlinale a été foulé par les stars du grand écran. Mais le festival du film de Berlin, l’un des trois plus importants avec ceux de Cannes et de Venise, ne se limite pas aux flashs des photographes et aux robes des actrices. Plusieurs centaines de films réunis en une dizaine de sections sont à cette occasion présentés. L’une d’entre elles, « Perspektive Deutsches Kino », permet notamment à de jeunes réalisateurs allemands de faire leurs premières armes. Pour la dixième fois, un jeune jury franco-allemand est réuni par l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse pour récompenser leur film favori au sein de cette section. Théophile Foucart, membre de ce jury de passionnés composé de sept jeunes Français et Allemands, a accepté de répondre à nos questions.


Quel était votre lien avec le cinéma avant la Berlinale?

Depuis mes 15 ans, j'ai regardé avec grand plaisir une grande quantité de films, des grands classiques aux pires navets, en passant par le cinéma d'auteur ou le cinéma expérimental. A l'université, je suis devenu président du cinéclub. J'ai ensuite eu l'occasion de rédiger quelques travaux en Allemagne sur le cinéma, dont mon Bachelorarbeit sur le thème : « le cinéma comme média identitaire ». Cela a marqué pour moi un tournant essentiel dans mon rapport avec le cinéma. 

Quelles sont les rencontres qui t’ont le plus marqué  pendant ce festival ?

C'était une expérience hors du commun, qui restera longtemps gravée dans ma mémoire  et qui m'a permis de beaucoup élargir ma perception et ma compréhension du cinéma. C’est le débat enflammé et engagé, organisé par l'OFAJ entre les réalisateurs Bruno Dumont, Volker Schlöndorff, Pia Marais et Emily Atef (la présidente de notre jury) sur la question du cinéma comme objet d'art ou de divertissement qui m’a le plus marqué au cours de ce festival.

Comment s'est passé le travail franco-allemand au sein du jury?

Nous avions tous une expérience dans le pays de l'autre, si bien que nous étions aussi habitués à être confrontés à une culture différente. Il n'y a donc pas eu à proprement parler de « clash culturel ». La véritable difficulté résidait en réalité plus dans nos horizons très différents : bachelier, étudiant en science politique, étudiant en cinéma, doctorant, etc. Nos approches, notre perception du cinéma  et nos opinions sur les différents films divergeaient donc énormément. Mais cette « difficulté » a permis d'enrichir le débat, d'élargir nos horizons et, je l'espère, de récompenser le film qui méritait le plus un prix, à savoir Zwei Mütter d'Anne Zohra Berrached.



Qu'est-ce que cette expérience vous a apporté sur le plan personnel et également sur votre projet universitaire ?

Je dois choisir un master 2 pour l'an prochain. Je songeais déjà à faire un master recherche en philosophie qui me permettrait de continuer à travailler sur le cinéma comme objet politique. Durant ces 10 jours, j'ai énormément échangé et débattu, ce qui m'a permis de découvrir le cinéma sous un autre jour. J’ai réalisé qu’il me restait encore une infinité de choses à apprendre sur ce thème et me réjouis donc à l'idée de pouvoir encore  y consacrer du temps.

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