Der Ich-kann-nicht-singen-Chor


Le matin, c'est Johnny Hallyday sous la douche ? « Que je t'aime », version 200 décibels, le pommeau est mon micro ? Vous aimeriez chanter plus, mais vous n'osez pas ? Le Ich-kann-nicht-singen-Chor est fait pour vous ! Pour ceux qui aiment chanter et qui ne comptent pas s'arrêter car une partition musicale les inspire autant qu'une suite de hiéroglyphes ougaritiques...

Mi-février, le Radialsystem V organisait le festival choral de référence en Allemagne : Chor@ Berlin. Quatre jours de concerts et de workshops s'y succédaient à un rythme effréné, donnant un bel aperçu de la bonne santé de la discipline. Le Ich-kann-nicht-singen-Chor et son inénarrable chef Michael Betzner-Band ont attiré notre attention. Le site annonce la couleur : « le choeur propose de mettre le temps du workshop un concert sur pied, au sein duquel chaque exécutant est également un auditeur. Le but n'est pas ici de chanter juste, mais de doter chacun à travers le chant d'un accord à la fois propre et collectif ». Il n'en fallait pas moins pour éveiller notre curiosité, et nous voilà dimanche matin parmi la soixantaine de personnes réunie autour de notre chef d'un jour. En une dizaine de minutes seulement, les principes de base sont mis à plat : en associant des sons à des parties du corps et à des instruments imaginaires (la tête pour des longs sons éoliens, ceux de la flûte par exemple, et les pieds pour la rythmique terrestre, la batterie), et en nous divisant en différents groupes, notre chorale prend forme, et les premiers groove résonnent aux quatre coins de la salle.

C'est parti pour deux heures de chant ininterrompu ! Pas besoin de partition (elle est comme inscrite dans l'espace), et même d'instruments (eux sont dans nos têtes et nos pieds), il suffit juste de se laisser prendre au jeu, et très vite, l'enthousiasme ambiant nous contamine. Selon les différentes règles du jeu, des petites variations se mettent en place. On est invité à interagir avec les autres chanteurs en improvisant duos et solos, le tout dans une ambiance tribale bonne enfant. La moyenne d'âge, on ne vous le cachera pas, dépasse les 50 piges (on a reconnu une dizaine de membres du High Fossility Chor...). Mais le langage ici est uniquement corporel et non verbal. Or, jusqu'à preuve du contraire, cette forme d'échange ne connaît pas de limite d'âge. Ne vous laissez pas surprendre à partager un duo musical intercorporel avec une petite mamie, dont l'énergie ferait pâlir plus d'un clubber berlinois !




Article de Grégory d'Hoop extrait du numéro actuel de BERLIN POCHE ( Mai 2014 - #62)

Points de vente du magazine (2€) : http://www.berlinpoche.de

Commentaires